Le Petit Prince en tenue d’apparat, Illustration du chapitre Ier

Les amateurs disent que c’est « La Joconde de Saint-Exupéry ». Avec son manteau rouge et vert d’eau, sa tignasse blonde ébouriffée, ses étoiles sur les épaulettes et son sabre à la main, le Petit Prince est connu de tous. « Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui », écrira l’écrivain à son propos. Cette aquarelle originale, qui illustra le chapitre 1er, servit à illustrer la première publication du Petit Prince à New York (1943). Disparue des décennies durant, elle est montrée pour la première fois au public (avec d’autres aquarelles) au Musée des Arts Décoratifs à Paris (1). Lire la suite “Le Petit Prince en tenue d’apparat, Illustration du chapitre Ier”

La Forge, Louis Le Nain, vers 1640, Le Louvre

Louis_Le_Nain_004

La peinture du 17ème siècle aime à dépeindre le peuple besogneux des paysans et des artisans. Un goût qu’exprime d’abord la peinture hollandaise et flamande, où l’on voit représentés de laborieux forgerons, serruriers, tisserands, bouchers concentrés sur leur ouvrage. (Voir les gravures Jan Joris Van Vliet). Cet engouement gagne toute l’Europe : En Espagne, par exemple, Diego Velasquez peint La Forge de Vulcain (1630). En France, les frères Le Nain aime à représenter avec simplicité le quotidien des « humbles ». Et La Forge reste l’un de leurs plus grands chefs-d’oeuvre.

Lire la suite “La Forge, Louis Le Nain, vers 1640, Le Louvre”

La Trahison des images (1928-29), huile sur toile, 59 sur 65 cm; Los Angeles County Museum of Art

C’est sans doute la phrase la plus célèbre de l’histoire de l’art. « Ceci nest pas une pipe », lit-on sous le dessin de ce qui semble être une pipe. Comment Magritte peut-il contredire ce qui saute aux yeux ?  « Qui pourrait fumer la pipe de mon tableau ? Personne. Alors ce nest pas une pipe », explique simplement le peintre surréaliste. Aussi réaliste soit-elle, l’image d’un objet n’est pas l’objet, nous rappelle-t-il. Qu’elle represente une pipe ou un soleil couchant, l’image n’est qu’une « imposture ». Jamais le réel.

Lire la suite “La Trahison des images (1928-29), huile sur toile, 59 sur 65 cm; Los Angeles County Museum of Art”

Le Triomphe de Bacchus, vers 1655, Michaelina Wautier

Ce mâle presque nu, au centre de la toile, attire tous les regards… Pourtant, il n’aurait jamais du se trouver là. Jusqu’au 20e siècle, il n’était pas convenable qu’une femme peigne autre chose que des portraits et des natures mortes. En représentant cette scène mythologique, en plein 16e siècle, l’artiste bruxelloise violait plus d’un interdit. En plus de s’attaquer au tableau d’histoire, genre le plus noble, elle peint la nudité masculine, ce qu’aucune femme n’osa faire avant elle !

Lire la suite “Le Triomphe de Bacchus, vers 1655, Michaelina Wautier”

L’enfant au Toton (1738), Jean Siméon Chardin

Jean_Siméon_Chardin_-_Retrato_de_Auguste_Gabriel_Godefroy

Au « Siècle des Lumières », les enfants et leur éducation mobilise l’attention des philosophes et des artistes. Chardin leur consacre plusieurs toiles, dont celle-ci peinte vers 1738. Il est le premier à peindre, avec une si grande acuité, la psychologie de l’enfant et son univers fait d’imagination, de jeu et d’insouciance.

Lire la suite “L’enfant au Toton (1738), Jean Siméon Chardin”

Le Berceau, Berthe Morisot

Berthe_Morisot,_Le_berceau_(The_Cradle),_1872

Reconnu sur le tard, le talent impressionniste de Berthe Morisot est, pourtant, le premier à être loué parmi les critiques d’art. « Rien n’est plus vrai, ni plus tendre à la fois que cette mère (…) qui se penche vers un berceau où s’endort un enfant rose doucement visible à travers la nuée pâle des mousselines, » écrit ainsi le critique Jean Prouvaire à propos du Berceau. Cette oeuvre, la plus célèbre de l’artiste, sera exposée en 1874 au Salon des Refusés, la première exposition impressionniste. Berthe est alors la seule femme à exposer avec le groupe avant-gardiste.

Lire la suite “Le Berceau, Berthe Morisot”

Terrasse du Café sur la Place du Forum à Arles, le soir – Van Gogh

cafe-terrace-place-du-forum-arles-18881

Quand il arrive à Arles en 1888, Van Gogh n’a qu’une envie : Peindre le ciel nocturne qui le fascine de façon obsédante. De ce « sujet », il peindra trois tableaux (1). Le premier est intitulé « Terrasse du Café sur la Place du Forum à Arles, le soir ». Situé face à la rue, le peintre à vue sur ses profondeurs. Il peut ainsi enrichir sa toile de plusieurs éléments, dont cette terrasse de café qu’une lampe à gaz inonde de lumière.
Lire la suite “Terrasse du Café sur la Place du Forum à Arles, le soir – Van Gogh”

La Liberte Guidant Le Peuple – Eugène Delacroix

14-518188

Conçue par Eugène Delacroix en 1831, la liberté guidant le peuple est une œuvre mythique, une icône de la république triomphante. Bien des gens croient, d’ailleurs, y déceler une scène de la révolution française. Or, nous sommes le 28 juillet 1830, sur une barricade à Paris. Les lois liberticides du roi Charles X ont soulevé contre lui tout le peuple de Paris. Lire la suite “La Liberte Guidant Le Peuple – Eugène Delacroix”

La montagne Sainte-Victoire vue de Bibémus – Paul Cézanne

Paul-Cezanne

A mesure qu’il vieillit, Cézanne s’isole dans la campagne d’Aix-en-Provence, fuyant ce Paris qui l’a si souvent moqué. Son matériel à l’épaule, il arpente, inlassable, les paysages où il a passé sa jeunesse. Des paysages pleins d’odeurs, de couleurs, mais aussi austères et rudes. Là, il peint la nature au plus près. Au fil de ses pérégrinations, il pénètre Bibémus, Lire la suite “La montagne Sainte-Victoire vue de Bibémus – Paul Cézanne”

Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte – Georges Seurat

Georges-Seurat

Situé sur la Seine, au nord-ouest de Paris, l’île de la Grande Jatte est, à la fin du 19ème siècle, un lieu prisé des Parisiens en villégiature. Le dimanche, la petite bourgeoisie vient y faire du canot, de la pêche, y dîne et danse dans d’élégantes guinguettes. Lire la suite “Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte – Georges Seurat”

Au Salon de la rue des Moulins – Henri de Toulouse-Lautrec

Henri_de_Toulouse-Lautrec_012

A partir des années 1890, Henri de Toulouse-Lautrec s’intéresse à l’univers des distractions parisiennes : les cafés, les théâtres, les cirques, les champs de course, y compris les maisons closes dont l’artistes peindra quantités de scènes. Hormis deux ou trois tableaux grivois, le peintre albigeois se refuse alors à peindre des prostituées obscènes, vulgaires ou vénales comme le font à l’époque d’autres peintres. En cela, il rompt avec la caricature pour porter un regard naturaliste et par là plus humain.
Lire la suite “Au Salon de la rue des Moulins – Henri de Toulouse-Lautrec”

Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa soeur la duchesse de Villars

dames-au-bain

C’est un des tableaux les plus célèbres de la Renaissance (1), une source inépuisable de troubles, de fantasmes et de questionnements… Des rideaux rouges, sans doute issus d’un baldaquin, s’ouvrent sur une scène des plus insolites : Nues dans une baignoire, remplie probablement de vin ou de lait (2), deux dames issues de l’aristocratie prennent leur bain. Le modelé des corps est sensuel, les peaux soyeuses et éclatantes de blancheur juvénile. Lire la suite “Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa soeur la duchesse de Villars”