Le Petit Prince en tenue d’apparat, en 1942, Antoine de Saint-Exupéry

Les amateurs disent que c’est « La Joconde de Saint-Exupéry ». Avec son manteau rouge et vert d’eau, sa tignasse blonde ébouriffée, ses étoiles sur les épaulettes et son sabre à la main, le Petit Prince est connu de tous. « Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui », écrira l’écrivain à son propos. Cette aquarelle originale, qui illustra le chapitre Ier, servit à illustrer la première publication du Petit Prince à New York (1943). Disparue des décennies durant, elle est montrée pour la première fois au public (avec d’autres aquarelles) au Musée des Arts Décoratifs à Paris (1).

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Le Petit Prince en tenue d’apparat, Illustration du chapitre Ier

Les amateurs disent que c’est « La Joconde de Saint-Exupéry ». Avec son manteau rouge et vert d’eau, sa tignasse blonde ébouriffée, ses étoiles sur les épaulettes et son sabre à la main, le Petit Prince est connu de tous. « Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui », écrira l’écrivain à son propos. Cette aquarelle originale, qui illustra le chapitre 1er, servit à illustrer la première publication du Petit Prince à New York (1943). Disparue des décennies durant, elle est montrée pour la première fois au public (avec d’autres aquarelles) au Musée des Arts Décoratifs à Paris (1). Lire la suite “Le Petit Prince en tenue d’apparat, Illustration du chapitre Ier”

Main Coquillage, (1934), Dora Maar

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Dora Maar est surtout connue pour avoir été la muse et l’amante de Pablo Picasso. Le peintre fera d’elle plusieurs portraits dont La Femme qui pleure (1937). Or, cette relation occulta l’artiste qu’elle fut, l’une des plus grandes photographes surréalistes. Après des études d’art, Dora Maar choisit la photographie, un mode d’expression très à la mode dans les années 30 et immédiatement rentable. Très jeune, elle arpente les rues de Paris et montre déjà une sensibilité surréaliste. Avec son appareil, elle capte le caractère bizarre, magique ou absurde de situations en apparence banales.

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La Dame de Brassempouy (25 000 av J.C), Musée d’Archéologie national

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Magistrat de profession, Edouard Piette est un passionné d’archéologie. Quand il n’est pas au tribunal, il est sur un site préhistorique, infatigable. En 1894, à l’âge de 70 ans, il entre-prend sa dernière fouille, celle de la grotte du Pape, située à Brassempouy, un village des Landes. Il ignore alors qu’il va découvrir celle qui deviendra une icône mondiale de l’art du paléolithique. Lire la suite “La Dame de Brassempouy (25 000 av J.C), Musée d’Archéologie national”

– Mai 68 –

Mai 68

Quelles images retient-on, en général, des évènements de Mai 68 ? Des étudiants affrontant des policiers, des pavés qui volent, des barricades, etc… Ce qu’on oublie souvent, c’est que la révolte des étudiants s’est accompagnée d’un puissant mouvement de protestation des travailleurs. Ainsi, le 24 mai, près de 10 millions d’entre eux se déclarent grévistes ! La France s’en trouve alors paralysée. Tandis que les gares et les aéroports se vident, les éboueurs laissent partout les ordures s’entasser. Lire la suite “– Mai 68 –”

La Forge, Louis Le Nain, vers 1640, Le Louvre

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La peinture du 17ème siècle aime à dépeindre le peuple besogneux des paysans et des artisans. Un goût qu’exprime d’abord la peinture hollandaise et flamande, où l’on voit représentés de laborieux forgerons, serruriers, tisserands, bouchers concentrés sur leur ouvrage. (Voir les gravures Jan Joris Van Vliet). Cet engouement gagne toute l’Europe : En Espagne, par exemple, Diego Velasquez peint La Forge de Vulcain (1630). En France, les frères Le Nain aime à représenter avec simplicité le quotidien des « humbles ». Et La Forge reste l’un de leurs plus grands chefs-d’oeuvre.

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La Trahison des images (1928-29), huile sur toile, 59 sur 65 cm; Los Angeles County Museum of Art

C’est sans doute la phrase la plus célèbre de l’histoire de l’art. « Ceci nest pas une pipe », lit-on sous le dessin de ce qui semble être une pipe. Comment Magritte peut-il contredire ce qui saute aux yeux ?  « Qui pourrait fumer la pipe de mon tableau ? Personne. Alors ce nest pas une pipe », explique simplement le peintre surréaliste. Aussi réaliste soit-elle, l’image d’un objet n’est pas l’objet, nous rappelle-t-il. Qu’elle represente une pipe ou un soleil couchant, l’image n’est qu’une « imposture ». Jamais le réel.

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Le Triomphe de Bacchus, vers 1655, Michaelina Wautier

Ce mâle presque nu, au centre de la toile, attire tous les regards… Pourtant, il n’aurait jamais du se trouver là. Jusqu’au 20e siècle, il n’était pas convenable qu’une femme peigne autre chose que des portraits et des natures mortes. En représentant cette scène mythologique, en plein 16e siècle, l’artiste bruxelloise violait plus d’un interdit. En plus de s’attaquer au tableau d’histoire, genre le plus noble, elle peint la nudité masculine, ce qu’aucune femme n’osa faire avant elle !

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Gargantua, Honoré Daumier

En août 1832, le caricaturiste Honoré Daumier est jeté au trou. Il devra purger 6 mois de prison et payer 500 F d’amende. Le régime du roi Louis Philippe (1830-1848) lui reproche d’avoir réalisé une série de caricatures contre le souverain. Gargantua est l’une d’elle. Ce dessin paraîtra le 16 décembre 1831 dans La Caricature, journal d’opposition républicain.

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Sarah Bernhardt, Félix Nadar, 1864

Son visage nous fait face, mais son regard nous ignore. Songeur, mélancolique, intense, il fixe un ailleurs énigmatique… Sarah Bernhardt semble ici sur une scène de théâtre, rongée par quelque drame amoureux, consumée par quelque destin sombre et magnifique. Il n’en est rien. La comédienne pose ici dans l’atelier parisien de Félix Nadar. L’un des plus brillants photographes français du 19ème siècle, connu pour sa « galerie de célébrités », où figurent les portraits de Georges Sand, d’Alexandre Dumas, de Victor Hugo, d’Auguste Rodin, de Charles Baudelaire… Lire la suite “Sarah Bernhardt, Félix Nadar, 1864”

Le buste de Goethe, Pierre-Jean David, dit David d’Angers

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Parmi les rares portraits de Goethe, il en est un qui fit couler beaucoup d’encre. Il fut réalisé par le sculpteur David d’Angers, connu pour ses portraits des « grands hommes » de son temps. Fasciné par les romantiques allemands, il a fait de Goethe son idole absolue. Désireux de modeler le profil du grand poète, l’artiste se rend à Weimar où Goethe reçoit ses admirateurs. Lire la suite “Le buste de Goethe, Pierre-Jean David, dit David d’Angers”

L’enfant au Toton (1738), Jean Siméon Chardin

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Au « Siècle des Lumières », les enfants et leur éducation mobilise l’attention des philosophes et des artistes. Chardin leur consacre plusieurs toiles, dont celle-ci peinte vers 1738. Il est le premier à peindre, avec une si grande acuité, la psychologie de l’enfant et son univers fait d’imagination, de jeu et d’insouciance.

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Le Berceau, Berthe Morisot

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Reconnu sur le tard, le talent impressionniste de Berthe Morisot est, pourtant, le premier à être loué parmi les critiques d’art. « Rien n’est plus vrai, ni plus tendre à la fois que cette mère (…) qui se penche vers un berceau où s’endort un enfant rose doucement visible à travers la nuée pâle des mousselines, » écrit ainsi le critique Jean Prouvaire à propos du Berceau. Cette oeuvre, la plus célèbre de l’artiste, sera exposée en 1874 au Salon des Refusés, la première exposition impressionniste. Berthe est alors la seule femme à exposer avec le groupe avant-gardiste.

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Ernest Pignon-Ernest – Série « Epidémies », Naples

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Pour Ernest Pignon-Ernest, la rue n’est pas qu’une source d’inspiration. Avec son « potentiel poétique, dramatique, suggestif », la rue est la matière première de l’oeuvre d’art ! Pionnier du street-art (1), l’artiste niçois colle ses dessins, depuis 40 ans, sur les murs du monde entier. Les corps qu’il représente sont souvent magnifiés ou bien humiliés, martyrisés, en souffrance. Mais « l’oeuvre d’art, ce n’est pas mon dessin, » explique-t-il. « C’est ce qu’il provoque dans le lieu ! »
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La Valse, Camille Claudel

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Lorsqu’elle entame La Valse en 1889, Camille Claudel est praticienne dans l’atelier de Rodin. Du « maître », elle est aussi la muse, la maitresse et une émule dont elle rêve de s’émanciper afin d’affirmer son style. Ecartant les sujets mythologiques, elle cherche alors à traduire des impressions physiques ou sentimentales. La Valse illustre cette quête artistique. Lire la suite “La Valse, Camille Claudel”

Terrasse du Café sur la Place du Forum à Arles, le soir – Van Gogh

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Quand il arrive à Arles en 1888, Van Gogh n’a qu’une envie : Peindre le ciel nocturne qui le fascine de façon obsédante. De ce « sujet », il peindra trois tableaux (1). Le premier est intitulé « Terrasse du Café sur la Place du Forum à Arles, le soir ». Situé face à la rue, le peintre à vue sur ses profondeurs. Il peut ainsi enrichir sa toile de plusieurs éléments, dont cette terrasse de café qu’une lampe à gaz inonde de lumière.
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Le Monument à Balzac – Auguste Rodin

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En 1891, la Société des Gens de Lettres veut rendre hommage à l’auteur de la Comédie humaine. Encore peu connu, Auguste Rodin est pourtant choisi pour réaliser une statue qui se tiendra place du Palais-royal à Paris. Ce travail va mobiliser toutes ses forces et son acharnement. Quel défi, en effet ! Honoré de Balzac est une grande figure, dont les dimensions physiques n’ont d’égales que celles de son prestige. En outre, Rodin a l’habitude de travailler avec un modèle. Or, Balzac est mort depuis près de 40 ans… Lire la suite “Le Monument à Balzac – Auguste Rodin”

La Liberte Guidant Le Peuple – Eugène Delacroix

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Conçue par Eugène Delacroix en 1831, la liberté guidant le peuple est une œuvre mythique, une icône de la république triomphante. Bien des gens croient, d’ailleurs, y déceler une scène de la révolution française. Or, nous sommes le 28 juillet 1830, sur une barricade à Paris. Les lois liberticides du roi Charles X ont soulevé contre lui tout le peuple de Paris. Lire la suite “La Liberte Guidant Le Peuple – Eugène Delacroix”

La montagne Sainte-Victoire vue de Bibémus – Paul Cézanne

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A mesure qu’il vieillit, Cézanne s’isole dans la campagne d’Aix-en-Provence, fuyant ce Paris qui l’a si souvent moqué. Son matériel à l’épaule, il arpente, inlassable, les paysages où il a passé sa jeunesse. Des paysages pleins d’odeurs, de couleurs, mais aussi austères et rudes. Là, il peint la nature au plus près. Au fil de ses pérégrinations, il pénètre Bibémus, Lire la suite “La montagne Sainte-Victoire vue de Bibémus – Paul Cézanne”

Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte – Georges Seurat

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Situé sur la Seine, au nord-ouest de Paris, l’île de la Grande Jatte est, à la fin du 19ème siècle, un lieu prisé des Parisiens en villégiature. Le dimanche, la petite bourgeoisie vient y faire du canot, de la pêche, y dîne et danse dans d’élégantes guinguettes. Lire la suite “Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte – Georges Seurat”

Aux amoureux des arts…

C’est une vive curiosité pour mon pays qui m’a mené aux oeuvres d’art. Celles-ci m’ont permis d’en saisir la singularité des hommes, des paysages, des parfums, des couleurs, mais aussi de comprendre les mouvements artistiques qu’il a fécondés ou accueillis sur son sol. D’ailleurs, tous les artistes ici commentés ne sont pas nés en France. En revanche, tous y ont vécu, puisé leur inspiration et élevé la maîtrise de leur art.

Le journaliste, que je suis, partage ici ses connaissances, ses émois, ses interrogations et ses enchantements. Des oeuvres, je ne prétends pas livrer toutes les clés de compréhension. Sans doute, les artistes eux-mêmes en seraient bien incapables. N’est-ce pas là, d’ailleurs, toute la magie d’une oeuvre d’art ?… Celle d’échapper à toute lecture définitive et de garder une part d’insaisissable.

Aussi, chers lecteurs, n’hésitez pas à livrer vos impressions, opinions, éclairages dans vos langues respectives. L’une des qualités de l’art n’est-elle pas de nourrir le partage ?

Artistiquement vôtre !

Au Salon de la rue des Moulins – Henri de Toulouse-Lautrec

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A partir des années 1890, Henri de Toulouse-Lautrec s’intéresse à l’univers des distractions parisiennes : les cafés, les théâtres, les cirques, les champs de course, y compris les maisons closes dont l’artistes peindra quantités de scènes. Hormis deux ou trois tableaux grivois, le peintre albigeois se refuse alors à peindre des prostituées obscènes, vulgaires ou vénales comme le font à l’époque d’autres peintres. En cela, il rompt avec la caricature pour porter un regard naturaliste et par là plus humain.
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Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa soeur la duchesse de Villars

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C’est un des tableaux les plus célèbres de la Renaissance (1), une source inépuisable de troubles, de fantasmes et de questionnements… Des rideaux rouges, sans doute issus d’un baldaquin, s’ouvrent sur une scène des plus insolites : Nues dans une baignoire, remplie probablement de vin ou de lait (2), deux dames issues de l’aristocratie prennent leur bain. Le modelé des corps est sensuel, les peaux soyeuses et éclatantes de blancheur juvénile. Lire la suite “Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa soeur la duchesse de Villars”